Présentation de l’éditeur : Quand un moine bouddhiste explore le mythe d’un Phoenix crypto-fasciste, écrasé sous le soleil du désert, ça donne du polar chauffé à blanc où s’enchaînent non-stop bastons mémorables et scènes de cul torrides, dans une interrogation vertigineuse sur le bien et le mal, l’amour et la haine, l’individu et la société, la sagesse et la folie. « Ils ont pris en stop un type âgé d’une quarantaine d’années. Ils ont roulé dans le désert, ont garé le camion et sont tous descendus. Jésus et ses amis ont ordonné au mec de leur donner son argent et sa carte d’identité, ce que le mec a fait. Il leur a dit qu’il avait peur d’eux, leur a dit qu’il ne préviendrait pas les flics, qu’il souhaitait juste voir grandir son fils. Ils l’ont flanqué au sol et frappé à coups de pied jusqu’à ce que son pantalon soit plein de merde et que du jus de cervelle s’écoule de ses narines. »
Traduit de l’anglais par Dorothée Zumstein.
13e Note Editions – 351 pages
Depuis le 28 mai 2011 en librairie.
Ma note : 4 / 5
Broché : 19,50 euros
Plongée fracassante dans le catalogue des regrettées éditions 13e Note, maison au format de livres original et à la ligne éditoriale résolument underground.
Ici, deux nouvelles et un témoignage de l’auteur sur la peine de mort. À la lecture de la jaquette, l’on peut légitimement s’attendre à du trash de haut vol et se sentir quelque peu rebuté. Mais si l’on garde à l’esprit que l’écrivain est un moine bouddhiste, l’instinct nous dit que rien n’est gratuit dans cette œuvre. Alors oui, c’est bourré de misère, de violence, de mort. C’est des vies de gens perdus. Mais des gens. Des femmes et des hommes avant tout dont les chemins sont ceux d’une perdition quasi assurée mais qui ont un cœur, qui ont un recul autre que celui de leur arme et qui vous émeuvent malgré des choix indéfendables.
Quand on pense à Dutroux, à Fourniret, à un parent qui tue son enfant, ou…, ou…, ou… tant les exemples sont nombreux et semblent se multiplier dans une société qui perd tous ses repères, la pensée que des gens comme ça ne méritent qu’une balle entre les deux yeux est de plus en plus généralisée. Et puis on lit Regarde les hommes mourir de Barry Graham et l’on se dit que l’on ne peut pas se cantonner à une vision aussi simpliste et expéditive. Oui, mais… En même temps… Alors bon… Bref, la peine de mort est un long débat qui aura toujours deux camps. Mais cette lecture vaut pour les deux. Alors, lisez-le.
Extraits :
Il faut de l’amour, tu vois, pour vivre sa vie
Pour donner, il en faut aussi
Ça je le sais, ça je le sais
Mais c’est si dur à montrer
Entre nous
Je sais pas comment on fait.David Shepherd Grossman
…
Si tu supportes assez longtemps d’être faible, tu finiras par devenir fort.
Rick Bass
…
La solitude peut vous mettre dans de drôles d’états, ou vous rendre plus fort. Elle peut également vous briser et ça, impossible de le savoir par avance. Personne ne la choisirait s’il pouvait l’éviter. Je ne l’avais pas choisie. Mais soudain, je n’avais plus nulle part où aller.