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la stranieraAprès trois séries alléchantes (#1, #2 & #3), en route pour le quatrième aperçu non moins séduisant des premiers romans français et premiers romans étrangers, dont le programme de parution s’étalera du 30 décembre 2015 jusqu’à la fin février 2016. Pour cette rentrée littéraire d’hiver, pas moins de 476 romans sont officiellement annoncés, dont 308 au rayon littérature française ou littérature francophone et 168 au rayon littérature étrangère. Sur ce quasi demi-millier de livres, les 73 premiers romans annoncés le sont selon la règle arbitraire ne prenant en compte que la littérature générale. Mais puisqu’en ces lieux l’on prône l’ouverture des frontières littéraires parce qu’aucun registre n’est supérieur à un autre, l’inventaire ici fait sera un soupçon plus large, s’égarant occasionnellement dans les étagères de la littérature de genre, qu’il s’agisse de thriller, de science fiction, d’érotique ou encore de new adult

Au cœur de cette revue de la rentrée littéraire de janvier au chapitre des primo-romanciers se cache peut-être le premier roman (on espère plus) qui deviendra un classique ou best-seller de demain. Mais sans allez jusque-là, les petites pépites et simples bons livres sont nombreux. Pourquoi s’en priver ? N’hésitez pas à vous offrir du jamais lu, de l’inattendu et ainsi allier à votre plaisir de lecteur celui de soutenir ces nouvelles plumes qui en ont plus que toutes autres besoin. Laissez-vous tenter par l’audacieuse exploration de ces contrées littéraires inconnues, emplies de potentielles bonnes surprises.

Voici donc la quatrième sélection de mon propre festival du premier roman !

Aux Éditions Gallimard :

  • Consumés de David Cronenberg (Canada), à paraître le 1er janvier : Naomi Seberg et Nathan Math œuvrent avec succès dans le photojournalisme à sensation de l’ère des nouveaux médias. À la fois amants et concurrents professionnels, ils arpentent le globe séparément, ne se croisent que dans des hôtels d’aéroports ou n’ont de rapports que par Internet, et sont toujours à la recherche d’histoires spectaculaires – si possible sordides. Celle de Célestine et Aristide Arosteguy, anciens professeurs de philosophie à la Sorbonne et couple libertin, a tout pour attirer Naomi. Célestine a en effet été retrouvée morte, mutilée, dans son appartement parisien. La police suspecte son mari, qui a disparu, de l’avoir assassinée et d’avoir mangé des parties de son corps. Avec l’aide d’Hervé Blomqvist, un étudiant singulier, elle se lance sur les traces d’Aristide, qui la mènent jusqu’à Tokyo. De son côté, Nathan se trouve à Budapest pour photographier le travail d’un chirurgien controversé, Zoltán Molnár, qui a été recherché par Interpol pour trafic d’organes et pratique désormais des interventions illégales. En couchant avec l’une des patientes de Molnár, Nathan contracte l’étrange « maladie de Roiphe », que l’on croyait disparue. Il s’envole alors pour Toronto, bien décidé à rencontrer le médecin qui a identifié ce mystérieux syndrome… Ces histoires parallèles finissent par se croiser dans une intrigue hallucinée mêlant la technologie et le corps, l’impression 3D et la philosophie, le festival de Cannes et le cannibalisme, la mort et le sexe sous toutes ses formes (fétichisme, voyeurisme, échangisme…).
  • Un marin chilien de Agnès Mathieu-Daudé, à paraître le 7 janvier : En acceptant de prendre un café avec la belle Thórunn, Alberto n’imaginait pas qu’il se retrouverait dès le lendemain matin de son arrivée en Islande propriétaire d’une usine de salage désaffectée, quelques jours plus tard sur les pentes d’un volcan déchaîné puis en cavale à travers le pays avec une jeune fugueuse… Confronté à une nature apocalyptique et au caractère farouche des autochtones de l’île, l’orphelin de Santiago est obligé pour la première fois de s’interroger sur le sens de sa vie. À l’heure des comptes, quand les anciennes culpabilités resurgissent pour dessiner un homme moins lisse qu’il n’y paraît, au milieu des nains, licornes devenues narvals, mules mapuches, marins patibulaires, et de pas mal de moutons, il est encore temps de faire les bons choix…
  • Les âmes rouges de Paul Greveillac, à paraître le 7 janvier : Moscou, U.R.S.S. La culture est enrégimentée afin de servir l’État. Vladimir Katouchkov et Pavel Golchenko, la vingtaine, se rencontrent un soir par hasard. Le premier est censeur au sein du GlavLit, qui statue sur tout ce qui paraît dans le pays. Le second est projectionniste au Goskino, le cinéma des officiels du Parti. Deux institutions où sont quotidiennement interdites, coupées, asservies les œuvres d’une nouvelle génération d’écrivains et de cinéastes qui tente de s’épanouir depuis la mort de Staline. Vladimir Katouchkov, écœuré par le système, décide d’en dénoncer l’hypocrisie. À ses risques et périls. Et bientôt au détriment de ceux qui l’entourent. Roman hommage aux plus indépendants des artistes soviétiques et aux chefs-d’œuvre de ce que l’on a appelé « la dissidence », c’est aussi une ode à l’amitié : celle qui lie, à travers les épreuves et les ans, le Russe Vladimir Katouchkov et l’Ukrainien Pavel Golchenko.
  • L’or des femmes de Mambou Aimée Gnali (Congo), à paraître le 25 janvier : « Il y avait foule autour de Bouhoussou, ce soir-là. Pas que des jeunes de sa génération, ou des gamins un peu curieux, mais des adultes de la génération juste avant la leur. Les temps changeaient décidément. C’était à qui l’étreindrait le plus fort et le plus longtemps. Ce qu’on appelait un peu abusivement « jouer avec les seins ». Mavoungou ne put supporter la scène qui se déroulait sous ses yeux. » Captive du cercle de ses soupirants, captive de la tradition vili au Congo, la jeune et belle Bouhoussou est soumise aux rites drastiques de l’initiation des filles nubiles. Mavoungou, non moins beau et jeune, est tombé amoureux d’elle. Mais elle est destinée à épouser « l’or des femmes », un homme noble et bien plus âgé qu’elle. La contestation gronde chez les jeunes. Les femmes devront-elles toujours payer un prix exorbitant pour accéder à « l’or », c’est-à-dire à l’homme ? D’aventure en aventure, au cœur d’une société africaine qui s’ouvre, dans une rare intimité, sous nos yeux, ce roman nous montre, avec la sensualité la plus vive, les carcans bientôt insupportables d’une cruelle tradition que les désirs, par éclairs, détournent.
  • Le chagrin des vivants de Anna Hope (Angleterre), à paraître le 11 février : Durant les cinq premiers jours de novembre 1920, l’Angleterre attend l’arrivée du Soldat inconnu, rapatrié depuis la France. Alors que le pays est en deuil et que tant d’hommes ont disparu, cette cérémonie d’hommage est bien plus qu’un simple symbole, elle recueille la peine d’une nation entière. À Londres, trois femmes vont vivre ces journées à leur manière. Evelyn, dont le fiancé a été tué et qui travaille au bureau des pensions de l’armée ; Ada, qui ne cesse d’apercevoir son fils pourtant tombé au front ; et Hettie, qui accompagne tous les soirs d’anciens soldats sur la piste du Hammer-smith Palais pour six pence la danse. Dans une ville peuplée d’hommes incapables de retrouver leur place au sein d’une société qui ne les comprend pas, rongés par les horreurs vécues, souvent mutiques, ces femmes cherchent l’équilibre entre la mémoire et la vie. Et lorsque les langues se délient, les cœurs s’apaisent.

Aux Éditions La Grande Ourse :

  • La Straniera de Stéphanie Vermot-Outhenin, à paraître le 6 janvier : Après sa rupture avec Claudio, son mari, Marianne quitte Rome où elle vit depuis une vingtaine d’années, pour se réfugier chez sa grand-mère dans le Jura. Elle espère ainsi gommer le geste irréparable qu’elle a commis à l’annonce de la trahison de son époux. Dans cette maison où elle a passé son enfance, entre Lorette, sa grand-mère qui l’a élevée, et Dominique, sa mère, taciturne et distante, aujourd’hui décédée, l’angoisse de Marianne ne fait qu’augmenter. Pourtant, jour après jour, confidences après révélations, Marianne relève la tête, ouvre grands ses yeux et trouve enfin la force de briser les chaînes de la culpabilité.

Aux Éditions Fayard :

  • En pleurs de Garance Meillon, à paraître le 13 janvier : Cassiopée et Damien ne font l’amour que le mardi, quand les enfants ont leurs activités parascolaires. Lucie aussi fait l’amour le mardi, pendant que ses parents la croient à son cours de danse. Et Benjamin dessine le système solaire sur les murs de sa chambre. Mais pourquoi Cassiopée se montre-t-elle irrémédiablement incapable de pleurer, même à la mort de sa propre mère ? Et quelle lubie prend soudain Damien de vider l’appartement de la moitié de ses meubles ? On se parle peu, et sans doute se comprend-on encore moins. Mais on donne le change. Jusqu’à quand ?
  • Eileen d’Ottessa Moshfegh (États-Unis), à paraître le 13 janvier : Une vieille femme, Eileen, se remémore une semaine qui a fait basculer sa vie en 1964, alors qu’elle a 24 ans. Agent d’accueil dans une prison pour adolescents, elle est fascinée et manipulée par sa collègue Rebecca, pour qui elle accepte de jouer le rôle principal dans la mise en scène d’un crime parfait.

Aux Éditions La Table ronde :

  • Phalène fantôme de Michèle Forbes, à paraître le 7 janvier : Belfast, 1969 : tension dans les rues, trouble dans les âmes. De loin, Katherine a tout d’une femme comblée. Trois petites filles, un bébé adorable, un mari valeureux, George, ingénieur et pompier volontaire. Seulement Katherine a un passé, qui ressurgit d’une singulière façon. Profitant d’une sortie en famille au bord de la mer pour prendre le large à la nage, elle tombe nez à nez avec un phoque. Elle manque de se noyer, troublée par le regard de l’animal. Mauvais présage ? Vingt ans plus tôt, déjà fiancée à George, Katherine a connu la foudre. Chanteuse lyrique amateur, livrée à cœur perdu à son rôle de Carmen, elle fait la connaissance de Tom, jeune tailleur, chargé de lui confectionner son costume de scène. La passion est immédiate. Mais la double vie a un prix. Lorsque Tom apprend que Katherine est promise à un autre, il commet un geste irréparable. Détruite au fond d’elle-même, le jeune fille se résigne à mener la vie que sa famille, sa religion, la société ont choisie à sa place. Vingt ans après le drame qui a décidé de son destin, Katherine ne parvient plus à garder ses émotions sous cloche. Au moment où sa ville se déchire, où certains voisins protestants la regardent d’un mauvais œil, où ses filles grandissent et se mettent à poser des questions, Katherine sent son corps la lâcher. Fatigue, douleur lancinante dans le dos, le verdict est implacable. Talonnée par le temps, Katherine doit affronter les zones d’ombre de son passé. Construit sur deux périodes qui font alterner l’évocation d’une fleur ou d’un rire d’enfant avec le lyrisme flamboyant d’une passion passée, ce roman tout en retenue rappelle combien la vie des femmes est affaire de combats et de concessions.
  • Allegra de Philippe Rahmy, à paraître le 7 janvier : Depuis la naissance de leur fille Allegra, Abel, français d’origine algérienne venu faire fortune à Londres et Lizzie, sa jeune compagne anglaise, sont sur le qui-vive. Quelques semaines avant l’ouverture des Jeux olympiques, l’effervescence joyeuse de Londres fait écho au désordre de leurs existences : privés de sommeil par les nuits blanches du bébé, ils vivent en somnambules, se disputent et se déchirent. Le jour où la confrontation avec Lizzie tourne à l’affrontement, Abel décide de reprendre sa vie en main. Mais le sort s’acharne contre lui. Firouz, son protecteur, son mentor, son ami, lui annonce qu’il est licencié de la banque où il travaille. Lizzie le chasse de leur appartement. Abel part à la dérive dans Londres et échoue au Salaam Hotel. Là, il partage l’existence d’autres laissés pour compte, migrants et réfugiés, qui espèrent, comme lui, un avenir meilleur. Abel désire par-dessus tout renouer avec Lizzie, qu’il n’a jamais cessé d’aimer, et retrouver Allegra. C’est alors que Firouz le soumet à un chantage qui le mène au bord de la folie. Allegra est l’histoire extraordinaire d’un homme ordinaire acculé par les circonstances, qui connaît la tentation du pire et cherche sa rédemption.
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