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la lettre à helgaPrésentation de l’éditeur : « Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais passer le plus clair de l’été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrímur et toi. » Ainsi commence la réponse – combien tardive – de Bjarni Gíslason de Kolkustadir à sa chère Helga, la seule femme qu’il aima, aussi brièvement qu’ardemment, d’un amour impossible. Et c’est tout un monde qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches solitaires, et sa charge de contrôleur du fourrage, on découvre l’âpre existence qui fut la sienne tout au long d’un monologue saisissant de vigueur. Car Bjarni Gíslason de Kolkustadir est un homme simple, taillé dans la lave, pétri de poésie et d’attention émerveillée à la nature sauvage. Ce beau et puissant roman se lit d’une traite, tant on est troublé par l’étrange confession amoureuse d’un éleveur de brebis islandais, d’un homme qui s’est lui-même spolié de l’amour de sa vie.

Traduit de l’islandais par Catherine Eyjólfsson.

Éditions Zulma – 131 pages

En librairie depuis le 22 août 2013.

Archive du blog Gwordia

Ma note : 5 / 5 mention Coup de cœur

Broché : 16,50 euros

Poche : 6,50 euros

Ebook : 9,99 euros

Grands caractères : 16 euros

Livre audio : 18 euros

La lettre à Helga est le premier roman de Bergsveinn Birgisson. Au soir de sa vie, un homme entreprend d’écrire à la femme qu’il a toujours aimée mais dont il a sacrifié la passion sur l’autel de la fidélité à son épouse acariâtre et à la terre de ses ancêtres. Tentative tardive de vivre enfin cet amour impossible ? Nullement et pour bien des raisons… Alors pourquoi cette lettre ?

À la lecture de ce long et poignant monologue, l’on comprend que cette déclaration est davantage l’ultime rétrospective d’un homme sur son existence. Une sorte de confession testamentaire sur ses choix et notamment celui de manquer l’amour de sa vie.

Loin de s’apitoyer sur son sort, le narrateur se livre à une réflexion philosophique sur la vie et les inévitables décisions qui le conditionnent parfois de bout en bout. Alors même que le lecteur est dévasté par cette vie de souffrances, de renoncements et de frustrations, Bjarni parvient à lui faire comprendre ses actes. Parce que derrière tout acte malheureux se cachent aussi, parfois, de bonnes choses.

Au-delà donc du gâchis amoureux, c’est tout l’attachement d’un homme pour son pays, sa terre, ses coutumes, son folklore et pour son métier d’éleveurs de moutons, sa passion pour les bêtes qui transpire de ses mots enflammés. Il dresse une fresque envoûtante de l’Islande, ses paysages, ses légendes, ses paysans, son climat rude qui impose la solidarité entre les êtres. Cet amour-là est si profond qu’il donne, par ses simples mots, à contempler et à ressentir l’Islande comme si l’on y était. Il suscite par son ode à la Nature, à la sensualité, à l’amour, l’envie de (re)voir cette terre si singulière qui semble vivante et vibrante comme une amante.

Peut-on réellement se consoler d’un amour manqué, perdu, par un pays, par une vocation ? Il semblerait qu’en partie mais peut-être Bjarni a-t-il été aidé par la ressemblance entre Helga et l’Islande ou ses brebis dont il ne cesse de comparer les courbes, les tempéraments, la beauté, avec un érotisme parfois cru qui ne peut laisser insensible. Finalement, sa lettre à Helga est un prétexte pour faire revivre un pan révolu de l’Islande, celui de la paysannerie traditionnelle confrontée à la rudesse du climat arctique, isolée et soudée, pétrie de conteries immémoriales entre mer de glace et désert de lave.

Dans ce portrait profondément humain d’un homme simple dont le seul héroïsme fut de rester fidèle à ses convictions et ses racines, Birgisson aborde des thèmes universels tels que l’amour, le sexe, le remord, l’attente, le doute, la peur, la faiblesse, la mort

Éloignée de tout pathos, cette vie difficile est narrée avec beaucoup d’émotions, d’humour et d’auto-dérision. Prosaïque, son personnage n’en est pas moins éloquent. Tour à tour drôle, triste, poétique ou torride, il est toujours sincère, direct, sans fard, sans concession, sans complaisance, sans pudeur. En deux mots : juste et brillant. Le ton charnel très masculin lui sied à merveille, sans jamais être vulgaire. Le lecteur s’entend murmurer au creux de l’oreille les mots doux et parfois osés adressés à Helga.

La lettre à Helga est le premier roman de Bergsveinn Birgisson. Cette tragi-comédie est tout simplement délicieuse et émouvante et offre un moment de lecture délicat et authentique ; à part. Il suffit de fermer les yeux pour voir l’Islande. Il suffit de voir l’Islande pour voir Helga. Il suffit d’entendre Bjarni parler d’Helga pour savoir l’Amour. Définitivement, une première oeuvre originale et magistrale qui offre un portrait très réaliste et bouleversant de l’homme au crépuscule de sa vie. C’est à n’en pas douter l’une des seules lettres qui ne nous est pas adressée dont on se souviendra pourtant à jamais. C’est beau, c’est réussi, unique en son genre et soutenu par un verbe riche et vibrant.

Véritable best-seller dans sa contrée d’origine, ce roman ne cesse de conquérir de nouveaux lecteurs et est traduit dans des langues toujours plus nombreuses. Il a été élu roman de l’année 2010 par les libraires islandais, a figuré dans les sélections 2012 du Prix de littérature islandaise et du Prix Concil’s Literature puis a été adapté au Théâtre de Reykjavik. Il a même inspiré une réponse, une Lettre à Bjarni, à un libraire français qui a été transcrite en islandais par la traductrice du livre à son auteur, lequel à répondu au libraire !

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Extraits :

Tous meurent. Chacun à sa façon. Certains tombent par terre au milieu d’une phrase. D’autres s’en vont paisiblement dans un songe. Est-ce que le rêve s’éteint alors, comme l’écran à la fin du film ? Ou est-ce que le rêve change simplement d’aspect, acquérant une autre clarté et des couleurs nouvelles ? Et celui qui rêve, s’en aperçoit-il tant soit peu ?

(…) Pour ma part, la carcasse tient encore le coup, à part le raideur des épaules et des genoux. La vieillesse fait son oeuvre. Il y a, bien sûr, des moments où l’on regarde ses pantoufles en pensant qu’un jour elles seront encore là, tandis qu’on y sera plus pour les enfiler. Mais quand ce jour viendra, qu’il soit le bienvenu, comme dit le psaume. C’est comme ça, ma Belle ! Bien assez de vie a coulé dans ma poitrine. Et j’ai eu l’occasion d’y goûter – à la vie.

Ah, je suis devenu un vieillard impossible qui prend plaisir à raviver de vieilles plaies. Mais on a tous une porte de sortie. Et nous aspirons tous à lâcher notre moi intérieur au grand air. (…)

Bientôt, ma Belle, j’embarquerai pour le long voyage qui nous attend tous. Et c’est bien connu que l’on essaie d’alléger son fardeau avant de se mettre en route pour une telle expédition. Assurément, j’arrive après la soupe en t’écrivant cette lettre maintenant que nous sommes tous plus ou moins morts ou séniles, mais je m’en vais la griffonner quand même.

– C’est elle que tu aurait dû prendre. Et pas une brebis stérile comme moi. C’est elle que tu as toujours voulue, pas moi.

Elle a repoussé l’album. Elle fixait le pied du lit de ses yeux vides. Cela m’a fait mal au coeur pour elle. J’ai senti que j’aimais cette pauvre moribonde, cette femme agonisante qui n’avait pour ainsi dire personne au monde. Il m’a paru que j’avais eu raison de croupir dans mon coin avec elle pendant toutes ces années. Sinon, qui ce serait occupé d’elle ?

Oui, voilà-t-il pas que ressurgit en elle le complexe de l’héroïne de saga, cette maudite tare islandaise qui consiste à ne jamais pouvoir se débarrasser du passé ni a pardonner quoi que ce soit.

Quel a été l’incident qui, sans jamais avoir eu lieu, a pu susciter le médisance et entraîner des conséquences aussi mauvaises – non, bien pires ! – que s’il s’était vraiment produit ? Peut-on tracer la ligne entre ce qui s’est véritablement passé et ce qui ce serait passé selon les colporteurs de ragots traînant dans les cuisines, mis en verve à grand renfort de café et d’insinuations ? Qu’est-ce qui n’a nullement eu lieu en ce jour de la Saint-Lambert 1939 – tout en se produisant malgré tout dans l’esprit des mauvaises langues ?

Dieu sait combient mon âme était réduite à peu de chose, suite à la propagation de ce non-événement. J’étais plein d’amertume de me voir accuser sans avoir pu goûter à la douce et purifiante saveur du crime.

Littérature et culture générale semblaient n’être pour elle qu’un luxe superflu qu’on devait avoir honte de s’offrir puisque le temps qu’on y passait était volé au travail.

Plus faits de chair que d’esprit, ils n’étaient pas portés sur les livres, ses aïeux de la vallée de Blöndudalur. Tout ce qu’ils voulaient, c’était trimer.

Tous les hommes font des fautes. Sinon ils ne seraient pas des hommes.

Mais ces bains glacés ne produisaient que l’effet inverse. Je ne reprenais mes esprits qu’après m’être masturbé comme un forcené, ce dont j’avais honte ensuite car j’avais toujours l’impression d’être observé, de faire quelque chose de mal. Pourquoi avoir de telles pensées ? Beaucoup plus tard, je me suis rendu compte que les gens cachés dont je sentais la présence étaient évidemment ces êtres surnaturels qui hantent la falaise de Fólkhamar surplombant le ruisseau. Ça doit les amuser de voir notre misérable espèce se branler. On leur fait sans doute pitié, esclaves que nous sommes du désir.

Il n’y a sûrement que moi par ici qui sache où se trouvent les Mamelons d’Helga et, à ma mort, j’emporterai ce lieu-dit dans la tombe. Ces éminences, sur le versant sud de la butte de Gongukleif, sont comme le moulage terrestre de tes seins, en plus grand bien sûr, mais leur forme – cette pente douce en dessus et le renflement abrupt en dessous – a dû être modelé sur ta gorge par les mains mêmes du Créateur. Combien de fois ne me suis-je couché là, sur les Mamelons d’Helga, dans la brise solaire de sud-ouest, la tête entre tes seins, avec l’impression d’être au creux de tes bras.

Je n’avais jamais rien vu de si beau. Et j’avais attendu si longtemps pour le voir.

(…) Ça ne s’est jamais passé. Ça n’a jamais eu lieu. C’est ainsi que mon âme a réagi aux sollicitations de la chair. À corps docile, âme pénitente ! Personne ne devait savoir que la rumeur était fondée.

Malgré leur pauvreté, Sigrídur et Gísli furent toujours liés par une tendre affection. Une visite chez eux ne manquaient pas d’évoquer le vieux couple de fermiers qui avait tiré le diable par la queue sur la lande pendant quarante ans, dansLumière du monde de Laxness. Ils étaient comme une seule et même personne dans deux corps distincts. On dénigre les fermes les plus ingrates à exploiter en les déclarant loin de la civilisation ; se pourrait-il qu’on y trouvât, comme par hasard, plus de civilité qu’ailleurs ?

Et puis elle a pris fin brusquement.

La saison des amours de ma vie.

Je me souviens avoir dit que les sociétés humaines étaient comme les pommes. Plus elles sont grosses, moins elles ont de goût.

Croire au progrès et se l’approprier est une chose, mais c’en est une autre que de mépriser le passé. Les vieilles fermes ont toutes disparu à présent, parce qu’elles rappelaient aux gens le froid, l’humidité et ce qu’on appelle cruellement le mode de vie des culs-terreux. Mais quelle est la culture de ceux qui parlent ainsi ? C’est quand les gens tournent le dos à leur histoire qu’ils deviennent tout petits. Ça n’a pas été une mini-révolution quand le téléphone et la radio sont arrivés dans les campagnes et que fgrand-mère Kristín a demandé, le doigt pointé sur le poste de TSF, comment c’est-y qu’on faisait pour mettre un homme entier dans une aussi petite boîte. Elle affirmait aussi, avec plus de justesse, que tout ce qui se disait au téléphone n’était que menteries qu’il ne fallait point croire. Et même si l’on vante les mérites du poste récepteur et des bulletins météo, le fait est bel et bien qu’on ne se rappelle rien ou presque de ce qui sort de l’appareil. En revanche les lectures édifiantes à la maisonnée, tirées des Psaumes de la Passion ou du recueil de paraboles de Vidalín, restent gravées dans la mémoire, de même que l’expression du lecteur, le timbre de sa voix, les soupirs qui l’accompagnent et les commentaires qui suivent. Et la vérité n’est-elle pas sortie de la bouche du père Vidalín quand il a dit qu’il est facile d’entraîner une bonne nature au mal mais difficile d’amener la mauvaise au bien ? La TSF est arrivée et Vidalín est mort – comme a dit Bárdur de Stadur.

Ce dont on se souvient le mieux, ce sont les réunions, par exemple sur le terre-plein de la Coopérative ou bien chez nous, à la Société de lecture, où l’art du récit avait ses envolées. À présent les gens ne se parlent plus, ne se réunissent plus ! Et de bons conteurs d’histoires, on n’en trouve plus nulle part.

Je bricolais des tas de choses de mes mains. (…) Les foyers d’aujourd’hui sont sacrément pauvres du point de vue de notre culture. Les objets qu’on y trouve viennent des quatre coins du monde, le plus souvent sans la moindre indication de leur lieu d’origine. Or quelle est la différence entre un objet fabriqué maison et un autre qui sort de l’usine ? Le premier a une âme et l’autre non. Car celui qui fait quelque chose de ses mains laisse dans son ouvrage une partie de lui-même.

Bien sûr, à mieux considérer les choses, je ne sais plus quel est le pire, de mon entêtement à croupir ici ou de ton orgueil.

Je me souviens du temps où les fermiers pensaient par eux-mêmes, pas d’accord du tout avec cette pensée venue du sud, selon laquelle la vie serait dérisoire comme le sort d’un homme obligé de hisser une lourde pierre au sommet d’une montagne pour la voir dégringoler et recommencer à la coltiner.

C’est de la pure connerie, a dit le vieux Gislí de Lækur. Ce n’était pas du tout comme ça. Il fallait plutôt considérer que c’était dans la nature humaine de transbahuter des pierres sur les hauteurs pour les caler solidement au sommet et en entasser d’autres tout autour en un beau cairn qui servirait de point de repère. Ce que souhaitait l’homme, c’est ériger un monument à son labeur. Un autre philosophe, qu’on lisait en langue danoise, prétendait que le problème existentiel de l’homme résidait dans le fait qu’il lui fallait sans cesse faire des choix dans ce bas monde et que c’était ça la source de son malheur. Je me souviens que Josteinn demanda alors de sa voix lente et enrouée qui faisait penser à un appel lointain venu de la lande, si le pauvre homme devait réfléchir longtemps chaque matin pour savoir s’il allait choisir du pain ou des pierres pour son petit déjeuner.

(…) Les discussions étaient de cet ordre. Il s’agissait-là d’hommes qui avaient eux-mêmes forgé le sens qu’ils donnaient à leur vie ; ils avaient l’intelligence dont la nature les avait dotés car aucune école ne leur avait inculqué comment penser. Ils pensaient tout seuls. Les hommes comme ça ont disparu aujourd’hui et je doute fort qu’on en élève de semblables à Reykjavik par les temps qui courent.

Ici, à la campagne, j’ai eu de l’importance. Et si ce n’est qu’une idée, au moins aurai-je eu l’impression d’en avoir. Voilà une différence qui compte. (…)

Ça ne les dérange pas, les gens des villes, de n’être pas en prise avec le monde, d’être insensibles et amorphes et de chercher la consolation dans la drogue ou l’adultère ; d’avoir seulement à se demander s’ils doivent se supprimer, ou pas. Ou bien attendre un peu. Y a-t-il rien de plus terrible que d’attendre que la vie s’écoule ? Au lieu de mettre la main à la pâte et d’amasser des vivres. Et puis ils composent des poèmes et écrivent des romans sur la froidure et la solitude de la ville. Pourquoi donc ont-ils quitté la campagne ? Qui les en a priés ? Si la vie toute entière n’est que fiction, comme ils disent, n’y avait-il pas plus de vitalité, plus de bonté dans les prés, une clarté plus intense et un sentiment de liberté plus vif dans l’atmosphère d’ici ? Tu sais, Helga, j’ai entendu dire que d’anciens poètes du temps des Grecs et des Romains ainsi que de grands philosophes et des sages du monde comparent la vie au rêve et à la fiction. Mais chez nous, pas la peine de cherche midi à quatorze heures. On trouve la même sagesse en se tournant vers sa grand-mère qui, sans savoir lire ni écrire, pouvait réciter un poème dont elle ignorait l’auteur, et qui n’avait jamais été jugé digne d’être couché par écrit.

La vie n’est que transe et rêve,

calme plat et dur ressac,

écueil et courant rapide,

tempête, neige et brouillard.

Avec fleurs et soleil aussi.

Mais derrière les hautes montagnes –

personne n’est encore allé voir.

Je ne veux pas dire que tout est tellement merveilleux par ici, ni que les gens sont des anges. Bien sûr, ici il y a les ragots, la jalousie, et toutes sortes de conneries qui vont avec l’espèce. Mais ces gens-là vous dépanneront d’un pneu de tracteur en cas de besoin.

L’amour ne se réduit pas au romantisme citadin où il s’agit de trouver la seule, la vraie qui comblera votre âme jusqu’à la faire déborder et dégouliner telle une pompe intarissable. L’amour est présent aussi dans cette vie que j’ai menée ici, à la campagne. Et quand je l’ai choisie pour la vivre sans regret, j’ai appris que l’homme doit s’en tenir à sa décision, la conforter et ne pas en démordre – c’est ainsi que l’amour s’exprime.

Oui, le vieux refrain populaire, je l’ai vécu, ma chère Helga, et toi aussi peut-être :

L’amour le plus ardent

est l’amour impossible.

Mieux vaut donc n’aimer personne.

Tout arrivait trop tard – tout était passé. Mon âme essorée n’avait plus de mots. Le pire n’était pourtant pas la souffrance ou, comment dire, l’incapacité de rien sentir, mais la solitude dans tout cela. (…) Le pire dans la plus grande affliction, c’est qu’elle est invisible à tous sauf à celui qu’elle habite.

Un grand merci aux Éditions Zulma et à PriceMinister pour m’avoir offert l’opportunité de découvrir ce livre dans le cadre des matches de la rentrée littéraire.

7 réflexions sur “La lettre à Helga de Bergsveinn Birgisson

      • oui ! J’ai eu le même plaisir et le même sentiment d enouveauté, de fraîcheur en découvarnt Audu Ava Olafsdottir, avec Rosa Candida, puis L’embellie, le troisième m’a moins séduite, sujet plus ordinaire, mais un ton inégalable. je crois que l’Islande a amené réellement un souffle et un esprit nouveau

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        • Je n’ai lu que L’Exception d’Olafsdottir et je l’ai aimé donc j’imagine que les deux autres doivent être exceptionnels ! Je partage ton avis. Je suis tombée en amour de la littérature islandaise. Heureusement que des éditeurs tels que Zulma, forts d’équipes de traducteurs hors pairs, nous permettent de faire de si belles découvertes !

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