J’avais promis que la treizième liste de présentation de la rentrée littéraire 2015 côté premier roman serait la dernière… Bookaholic je suis, bookaholic je reste ! Ce qui ne veut pas dire que je ne sache pas tenir mes promesses mais qu’y puis-je s’il reste toujours un primo-romancier – ou plusieurs en l’occurrence – à présenter ? Les ignorer ? Que nenni sûrement pas question ! C’est donc reparti pour un dernier (?) tour…
Moins de trois semaines avant le grand lancement de la rentrée littéraire 2015, 589 romans sont « officiellement » annoncés, dont 393 issus de la production frenshie. D’après ces chiffres, seuls 68 seraient des premiers romans… Mais fidèle à l’esprit de ce lieu privilégiant l’ouverture des frontières et des genres littéraires, j’en dénombre sensiblement plus – un chouïa plus du double ! ce qui je l’espère vous ravie autant que moi – grâce à la recension élargie (pour ne pas dire moins obtuse…) de thrillers, de titres fantastiques ou encore érotiques…
Comme chaque année, je vous joue donc mon propre festival du premier roman. Parce que j’aime toujours autant les nouvelles plumes, potentielles promesses de toutes les audaces, de tous les renouveaux littéraires. Et parce qu’il me tient toujours autant à cœur de contribuer, ne serait-ce qu’un petit peu, à la mise en lumière de nouveaux auteurs qui, contrairement aux sempiternelles têtes de gondole lues, relues et parfois peu réinventées, ne bénéficient pas de super plans de com’ pour rencontrer leur public. Sera donc ici fait un tour d’horizon le plus complet possible des premiers romans français et des premiers romans étrangers, à paraître dès la mi-août 2015, qui sera complété tout au long de l’été.
Êtes-vous prêts à vous offrir de l’inattendu, du jamais lu, lecteurs en tous genres, liseurs de tous horizons, impatients découvreurs de nouvelles saveurs et peut-être de best sellers de demain ? Voici le quatorzième et dernier aperçu (voir aussi La rentrée littéraire 2015 côté premier roman #1, #2, #3, #4, #5, #6, #7, #8, #9, #10, #11, #12 et #13) de ces livres qui deviendront peut-être les classiques et autres incontournables des années à venir, l’amorce d’une nouvelle vague littéraire, à condition que vous leur laissiez une chance en les lisant, merci pour eux puisque c’est tout le malheur qu’on leur souhaite. À noter que les trop rares chances accordées aux nouveaux auteurs le sont essentiellement par les petites maisons d’édition indépendantes ; en d’autres termes : ce sont ceux qui peuvent le moins se le permettre qui prennent le plus de risques. Acheter un premier roman est en conclusion une triple bonne action : envers l’auteur, envers son éditeur et envers vous-même, lecteur ! So, read-y ? Go, go, go !
Aux Éditions Les Impressions Nouvelles :
Le divan illustré de Michel Longuet, à paraître le 21 août : « Le samedi 29 septembre 2001, j’entre en analyse sous la houlette de Madame W. Je vous écoute, dit-elle, en me montrant son divan… De retour chez moi, je consigne chaque séance. Le Divan illustré raconte donc mon enfance, la famille et ses secrets qui, petit à petit, remontent à la surface comme des bulles du fond d’un étang. La famille est une forteresse où il se passe des choses abominables, a-bo-mi-na-bles, me dit Madame W. Au fil de nos séances, sortiront de leur placard des fantômes de la collaboration. Et peu à peu, m’apparaîtra un lien entre les secrets d’une famille sous l’occupation allemande et ce masochisme qui m’a poursuivi toute ma vie. »
Aux Éditions Allary :
L’empire en héritage de Serge Hayat, à paraître le 24 septembre : Et si François, fils de Napoléon Ier, petit-fils de l’empereur d’Autriche, s’était affranchi de la tutelle de sa famille pour essayer de conquérir le trône de France ? Dans ce grand roman d’aventures, l’Aiglon entreprend un voyage initiatique imaginaire. Il s’enfuit de sa prison dorée de Vienne et gagne Paris. Malgré sa mère Marie-Louise, son cousin Napoléon III, Talleyrand, Metternich et d’innombrables courtisans et séductrices, l’adolescent se bat pour donner un sens à sa vie. Avec une écriture très cinématographique, servie par une restitution minutieuse du contexte historique, Serge Hayat invente un destin trépidant au plus célèbre des héritiers, et transforme la quête du père en épopée.
Aux Éditions Hugo Roman :
Je n’ai jamais eu de petite robe noire de Roselyne Madelénat, à paraître le 15 octobre : À l’occasion de l’enterrement de sa mère, atteinte de la maladie de Parkinson, Florence, une journaliste de 52 ans, renoue avec son père, qu’elle n’avait pas vu depuis de nombreuses années. Ce décès met au jour un secret de famille remontant à 1943, en lien avec la déportation des Juifs. Florence décide d’enquêter afin de connaître la vérité sur son père.
Aux Éditions Lemieux :
Korzen de Baptiste Boryczka, à paraître le 24 août : Korzen, qui signifie « racine » dans différentes langues slaves, est la capitale d’un pays européen imaginaire. Elle pourrait très bien ressembler à Copenhague, où l’auteur d’origine française vit depuis une dizaine d’années. Ce roman, conçu comme une fable nordique, traite du déracinement à travers des personnages aux destins très différents. Paul, un peu déprimé, a quitté Paris sur le conseil d’un ami pour tenter sa chance à Korzen. Contrairement à ce que subit la communauté européenne, la ville est épargnée par la crise : il y fait bon vivre et tout y est tolérance, selon les préceptes de l’État-providence. En apparence. Les autres déracinés que croise Paul dans Korzen rencontrent quelques embûches pour s’intégrer. L’air de la capitale, peu à peu, se fait moins clément… Quelles sont donc cette odeur envahissante et ce liquide rouge qui petit à petit suintent des murs du studio de Paul ? Y a t-il quelque chose de pourri au royaume de Korzen ?
Aux Éditions du Mot Passant :
La dentelle des sureaux de Françoise Boixière, à paraître le 11 septembre : Côtes-d’Armor, années 1930. Angèle doit travailler dur pour réussir à l’école tout en aidant ses parents à la ferme. Mais elle espère quitter son hameau natal pour se rendre en ville à l’image de ses tantes. Francis, son ami d’enfance dont elle tombe peu à peu amoureuse, la conforte dans sa volonté. Mais la guerre se profile à l’horizon et menace de réduire à néant toutes leurs espérances.
Aux Éditions Plon :
Nos âmes seules de Luc Blanvillain, à paraître le 20 août : Chez Vogal Software, société high-tech perchée au treizième étage de la tour Éole, à la Défense, Clément pilote habilement sa carrière. Hyper adaptable, hyper connecté, il analyse, stocke, classe, utilise la moindre inflexion qui finit toujours par trahir ses rivaux. Sa compagne, Myriam, constitue sa meilleure alliée dans le jeu du pouvoir. Mais le monde ne perd pas si facilement de son épaisseur. La vie s’impose, complexe, visqueuse. Elle freine ses gestes, envahit ses pensées, lui fait rencontrer Meryl. Sensible, bizarre, abîmée, la jeune femme n’essaie pas de paraître normale. Sa puissance est incalculable. Entre eux, une relation inédite se noue. Une nouvelle alliance est possible, un contrat faustien. Clément y perdra-t-il sa liberté ?
Aux Éditions Quidam :
Charognards de Stéphane Vanderhaeghe, à paraître le 4 septembre : Dans un passé aussi lointain qu’incertain, des hordes de charognards envahissent peu à peu un village sans histoire, semant l’incrédulité. Alors que le monde se retire autour de lui, le narrateur, rongé par la perte et l’absence, décrit ce singulier phénomène, consignant le moindre mouvement de cet angoissant ballet.
Aux Éditions Le Serpent à plumes :
Kuessipan de Naomi Fontaine (Québec), à paraître le 20 août : Premier roman d’une jeune femme de vingt-trois ans qui rappelle par la puissance de son écriture quelques grands noms de la littérature autochtone comme Tomson Highway, Scott Momaday. Naomi Fontaine rejoint les grandes voix humaines. Kuessipan est un livre bouleversant qui nous fait découvrir le quotidien sur une réserve innue. C’est avec la grâce et la justesse d’une langue éblouissante que l’auteur évoque cette réalité. Kuessipan : mot innu signifiant « à toi » ou « à ton tour ». Ce sont des lieux, des visages connus et aimés. Des chasseurs nomades. Des pêcheurs nostalgiques. Des portraits. Des vies autour de la baie qui reflète les choses de la Terre. Les lièvres. La banique. Les rituels. Les tambours en peau de caribou qui font danser les femmes. Des enfants qui grandissent. Des vieux qui regardent passer le temps. Des saumons à pêcher. Des épinettes. Des barrières visibles et invisibles. Des plaisirs éphémères. De l’alcool qui éclate les cervelles. Des souvenirs. Des voyages en train. Et surtout l’évidence que la vie est cet ensemble de morceaux à emboîter pour que naisse la symphonie. J’aimerais que vous la connaissiez, la fille au ventre rond. Celle qui élèvera seule ses enfants. Qui criera après son copain qui l’aura trompée. Qui pleurera seule dans son salon, qui changera des couches toute sa vie. Qui cherchera à travailler à l’âge de trente ans, qui finira son secondaire à trente-cinq, qui commencera à vivre trop tard, qui mourra trop tôt complètement épuisée et insatisfaite. Bien sûr que j’ai menti, que j’ai mis un voile blanc sur ce qui est sale. Kuessipan est un grand roman, de ceux que l’on relit pour faire partie des hommes et des femmes qui se battent tous les matins pour être sujets de leur propre histoire.
Aux Éditions Sulliver :
Melville Street de Xavier Deville, à paraître le 15 octobre : Le narrateur est un Français qui assiste cinq personnes handicapées vivant ensemble dans Melville Street à Dunedin, Nouvelle-Zélande. Le récit du quotidien de ce petit groupe est une réflexion sur la différence et sur la société.
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Bonsoir,
Je découvre votre site… En train de lire Melville Street, je suis ravie de le découvrir dans votre sélection, car c’est un excellent texte, sobre, et plein de tendresse pour ces « handis » dont le narrateur révèle l’humanité. L’écriture est étonnante, non dénuée d’humour ça et là. Bref, une révélation.
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Soyez la bienvenue. Merci pour votre visite et votre commentaire. Je ne l’ai pas encore lu mais votre retour de lecture me conforte dans mon choix de l’avoir ajouté à ma PAL. Personnellement touchée par le handicap, je pense que toutes les qualités dont vous parlez seront d’autant plus impressives quand je découvrirai enfin le texte. Il pourrait bien être le prochain maintenant que vous avez attisé ma curiosité ! Chronique à suivre…
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Je complète mon propos, il n’y a pas que de l’humour dans le texte, mais aussi une réflexion très honnête (et parfois dérangeantes) sur la difficulté à travailler avec les « handis ». L’auteur n’est pas du « sérail littéraire », il est (notamment) élagueur. D’ailleurs son récit reflète cette activité : pas de superflu, écrire c’est tailler !!!
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